Bonnes pratiques

La prévention constitue la première ligne de défense contre les plantes exotiques envahissantes (PEE). En évitant leur introduction, leur diffusion ou leur mise en marché, les acteurs de l’horticulture, les municipalités et les citoyen·ne·s peuvent limiter considérablement les risques pour les écosystèmes. Ces bonnes pratiques préventives permettent d’agir en amont, là où les efforts sont les plus efficaces et les moins coûteux. Adopter des gestes simples mais structurants peut faire toute la différence pour préserver la biodiversité, la santé des milieux de vie et la sécurité des aménagements. Malgré les efforts de prévention, certaines plantes exotiques envahissantes sont déjà bien établies dans nos milieux de vie. Le contrôle vise à réduire leur présence, à limiter leur propagation et à restaurer les écosystèmes affectés. Cela demande des interventions ciblées, souvent répétées, ainsi qu’une collaboration entre plusieurs acteurs. Bien que ces actions soient parfois coûteuses ou complexes, elles sont nécessaires pour contenir les impacts et éviter une dégradation irréversible des milieux naturels.

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Secteurs d'activité
Méthodes d’intervention

Adopter des politiques d’approvisionnement exemptes de PEE

Les municipalités peuvent encadrer leurs pratiques horticoles par des politiques internes. En intégrant des clauses d’exclusion des PEE dans les appels d’offres ou les contrats d’entretien, elles assurent la cohérence entre leurs objectifs environnementaux et les végétaux qu’elles utilisent. Cette démarche permet aussi de donner l’exemple à l’échelle locale.

Collaborer aux campagnes d’arrachage communautaires

Les campagnes d’arrachage rassemblent citoyen·ne·s, organismes et municipalités autour d’un objectif commun : réduire la présence des PEE dans un secteur donné. Ces initiatives permettent de traiter de grandes superficies en peu de temps, tout en renforçant le sentiment d’appartenance et la sensibilisation. La participation du public à ces efforts collectifs est un levier puissant pour mobiliser et ancrer les bonnes pratiques sur le long terme.

Éviter la propagation accidentelle (compost, sol contaminé, etc.)

Certaines PEE peuvent se propager par inadvertance à travers les résidus de jardin, les outils contaminés ou les sols déplacés. Une bonne gestion des matières végétales, le nettoyage du matériel et la vigilance lors des travaux de plantation ou d’aménagement permettent de limiter ces risques. Tous les acteurs peuvent adopter ces précautions simples.

Faire connaître les PEE et les espèces alternatives

La diffusion de l’information est une étape essentielle pour réduire la propagation des PEE. En partageant les connaissances sur les espèces problématiques et en mettant de l’avant des alternatives adaptées, chaque acteur contribue à transformer les pratiques horticoles et à orienter les choix vers des solutions plus durables.

Favoriser l’utilisation de plantes indigènes ou non envahissantes

Intégrer des végétaux indigènes ou bien adaptés aux conditions locales est une stratégie gagnante. Ces plantes soutiennent la biodiversité, présentent moins de risques de dissémination et sont souvent mieux adaptées aux stress climatiques. Offrir ou recommander ces alternatives constitue une démarche responsable et valorisante pour tous les intervenants du milieu.

Former le personnel à l’identification et à la gestion des PEE

La formation du personnel municipal, commercial et professionnel est un levier essentiel de prévention. Savoir reconnaître les PEE, comprendre leur comportement et les conséquences de leur dissémination permet d’intervenir plus efficacement. Un personnel correctement formé peut aussi répondre aux questions des client·e·s et orienter leurs choix vers de meilleures options.

Mettre en place des mesures de contrôle mécanique ou manuel

Le contrôle mécanique ou manuel – arrachage, fauchage, coupe répétée – est souvent la méthode la plus accessible pour contenir une PEE. Ces interventions doivent être planifiées au bon moment (souvent avant la floraison ou la mise en graine) et répétées pour être efficaces. Elles peuvent s’appliquer à des milieux naturels, des terrains publics ou des propriétés privées. Bien exécutées, elles permettent de réduire significativement la densité des plantes et de limiter leur expansion vers de nouvelles zones.

Mettre en place les bonnes mesures de lutte ou de confinement

Chaque espèce envahissante nécessite des méthodes adaptées pour limiter son expansion. Qu’il s’agisse d’arrachage, de lutte biologique ou chimique ou encore de confinement ou de suivi régulier, choisir et appliquer les bonnes pratiques de gestion maximise l’efficacité des interventions et réduit les impacts sur l’environnement.

Ne pas produire ni distribuer d’espèces reconnues comme envahissantes

Pour les producteurs, la sélection des espèces cultivées est une étape stratégique. En éliminant volontairement les plantes problématiques de leurs cycles de production et de distribution, ils évitent leur dissémination involontaire et facilitent la transition vers une offre plus écologique. Cette bonne pratique permet également d’anticiper les restrictions réglementaires à venir.

Nettoyer et inspecter son matériel suite aux travaux pour détecter la présence de fragments de PEE

Les PEE peuvent se multiplier à partir de simples fragments de tiges, de racines ou de rhizomes. Nettoyer soigneusement les outils, véhicules et équipements après des travaux dans des zones à risque permet d’éviter leur dispersion accidentelle et constitue un geste de prévention simple mais très efficace.

Planifier des aménagements sans PEE dès la conception

Les professionnels du paysage peuvent prévenir les invasions biologiques dès l’étape de la conception. En sélectionnant des espèces non envahissantes et adaptées aux conditions locales, ils créent des aménagements durables, sans risque pour les milieux environnants. Cette pratique permet aussi d’offrir aux client·e·s des solutions responsables à long terme.

Remplacer les PEE existantes par des alternatives recommandées

Lorsqu’une PEE est identifiée dans un aménagement, la meilleure action consiste à la retirer progressivement et à la remplacer par une espèce alternative non envahissante. Ce remplacement peut s’effectuer par étapes, en tenant compte de la saison et des contraintes du site. Il permet de restaurer la valeur écologique de l’aménagement tout en maintenant sa fonction esthétique ou utilitaire. Cette pratique contribue à freiner la dispersion des semences ou des parties végétatives dans les milieux naturels environnants.

Respecter les interdictions de plantation et de vente en vigueur

Plusieurs espèces exotiques envahissantes font l’objet de restrictions légales. Respecter ces interdictions est une obligation, mais aussi une bonne pratique préventive. Elle protège les milieux naturels et renforce la crédibilité des acteurs qui s’y conforment. Se tenir informé de la réglementation permet d’éviter des erreurs coûteuses ou dommageables pour l’environnement.

Retirer les plantes exotiques envahissantes de l’inventaire végétal

Les commerces horticoles jouent un rôle clé dans la prévention. En retirant de leurs inventaires les espèces reconnues comme envahissantes ou à risque, ils réduisent la probabilité que ces plantes soient achetées et plantées dans des milieux sensibles. Ce retrait peut être progressif, mais il envoie un signal clair à la clientèle et au reste de la chaîne d’approvisionnement : certaines espèces ne sont plus compatibles avec les objectifs de durabilité et de protection de l’environnement.

Sensibiliser les clientèles et le grand public aux risques associés aux PEE

La prévention passe aussi par l’éducation. Qu’il s’agisse d’affiches en jardinerie, de dépliants municipaux ou de campagnes sur les réseaux sociaux, toute initiative de sensibilisation contribue à mieux faire connaître les enjeux liés aux PEE. En comprenant mieux les risques, les gens sont plus susceptibles d’agir de manière responsable.

Signaler la présence de PEE pour permettre l’intervention

Un signalement rapide facilite la gestion des PEE. Informer les autorités locales, les municipalités ou les organismes concernés dès qu’une espèce est repérée permet de déclencher rapidement des mesures de lutte et d’éviter une propagation à plus grande échelle.

Surveiller les milieux pour détecter la présence de PEE

Une détection précoce facilite grandement les interventions de contrôle. En surveillant régulièrement les milieux – par des inventaires, des inspections ou des suivis visuels – les acteurs municipaux, les citoyen·ne·s ou les gestionnaires de site peuvent identifier rapidement l’apparition de nouvelles PEE. Cette vigilance permet d’agir avant que l’espèce ne se répande largement. Elle constitue aussi une excellente occasion de sensibiliser les communautés locales.
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