Contexte et enjeux
Plusieurs plantes exotiques sont régulièrement introduites au Québec, de manière volontaire ou accidentelle. La plupart demeurent confinées à l’endroit où elles sont plantées, mais certaines réussissent à s’établir dans les milieux naturels, un processus appelé « naturalisation ». Parmi celles-ci, les espèces les plus compétitives peuvent devenir envahissantes.
Certaines espèces envahissantes sont qualifiées de nuisibles, car elles ont un impact négatif sur les écosystèmes, la santé humaine, l’économie ou une combinaison de ces éléments. Bien que seule une faible proportion des espèces exotiques introduites devienne envahissante et nuisible, l’impact de ces dernières peut être considérable et mérite une attention particulière.
Les conséquences associées à ces espèces sont principalement écologiques, mais elles peuvent également être sociales et économiques.
Impacts environnementaux, sociaux et économiques
Impacts environnementaux
Les plantes exotiques envahissantes (PEE) représentent une menace sérieuse pour la biodiversité locale. Leur capacité à se propager rapidement et à dominer les milieux naturels perturbe les écosystèmes en place. En compétition avec les plantes indigènes, elles les supplantent souvent, réduisant la diversité floristique et appauvrissant les habitats pour la faune. Certaines PEE modifient aussi la structure du sol, le régime hydrique ou les cycles des nutriments, transformant profondément les écosystèmes. Ces changements nuisent à la résilience des milieux naturels face aux stress climatiques et perturbent les relations écologiques établies. Leur introduction et leur prolifération constituent ainsi une des principales causes de la perte de biodiversité à l’échelle mondiale.
Impacts sociaux
Les plantes exotiques envahissantes peuvent aussi nuire aux usages sociaux, récréatifs et culturels des milieux naturels. Leur prolifération dense rend certains sentiers impraticables, réduit l’accès aux plans d’eau ou gêne les activités de plein air comme la randonnée, la baignade ou la pêche. Certaines espèces présentent également des risques pour la santé humaine en provoquant des réactions allergiques, des brûlures cutanées ou en contribuant à la prolifération d’espèces nuisibles comme les tiques. De plus, elles peuvent menacer des paysages patrimoniaux ou des lieux culturellement significatifs en modifiant radicalement l’apparence ou la fonction des milieux. En milieu urbain, leur présence peut accentuer les îlots de chaleur ou perturber les efforts de verdissement.
Impacts économiques
Les conséquences économiques des plantes exotiques envahissantes sont bien réelles. Leur gestion engendre des coûts importants pour les municipalités, les gestionnaires de territoire, les entreprises et les citoyens. Qu’il s’agisse de contrôler leur expansion, de restaurer des milieux dégradés ou de prévenir leur réintroduction, les efforts exigent temps, argent et expertise. Certaines PEE affectent aussi l’agriculture, les infrastructures ou les industries récréotouristiques, entraînant des pertes financières et une diminution de la valeur foncière de certains terrains. À long terme, l’inaction peut se révéler plus coûteuse que la prévention.